martedì 29 aprile 2008
La controverse de Valladolid
Après la Vision du film réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, d’après un scénario de Jean-Claude Carrière qui s'inspire de faits réels (v. La Controverse de Valladolid). on a analysé en classe un extrait du roman :
La controverse de Valladolid Jean-Claude Carrière :Chapitre 7 : La scène théâtrale entre Las Casas et Sépulvéda.
Objectifs :
Étudier l'argumentation : convaincre, persuader et délibérer.
Étudier le dialogue dans sa visée délibérative, son rôle dans l'éclaircissement des enjeux et la prise de position.
Cette analyse a été faite avec les élèves Français et leur enseignant à l'occasion de la période de scolarisation temporaire des élèves français à Livorno .
On a également fait un devoir commun:
DEVOIR COMMUN
Rechercher ce qu’étaient les Dominicains
Rechercher le titre de l’ouvrage de César qui traite des Gaulois
Rechercher ce que c’est qu’un LEGAT et qui étaient les MAURES
retrouver les valeurs au nom desquelles Sépulvéda argumente et qu’ une grande partie de son auditoire partage .
· quels sont les arguments de Las Casas ?
· POUR ALLER PLUS LOIN :sous quelle forme à cette époque là l’Eglise Catholique faisait elle ce que l’on peut appeler des « SACRIFICES »
· Jean-Claude Carrière : La Controverse de Valladolid : Chapitre 7 : La scène théâtrale entre Las Casas et Sépulvéda
Texte :
Après quoi il affirme avec la même fermeté :- Oui, Eminence, les habitants du Nouveau Monde sont des esclaves par nature. En tout point conformes à la description d'Aristote.- Cette affirmation demande des preuves, dit doucement le prélat.Sépulvéda n'en disconvient pas. D'ailleurs, sachant cette question inévitable, il a préparé tout un dossier. Il en saisit le premier feuillet.- D'abord, dit-il, les premiers qui ont été découverts se sont montrés incapables de toute initiative, de toute invention. En revanche, on les voyait habiles à copier les gestes et les attitudes des Espagnols, leurs supérieurs. Pour faire quelque chose, il leur suffisait de regarder un autre l'accomplir. Cette tendance à copier, qui s'accompagne d'ailleurs d'une réelle ingéniosité dans l'imitation, est le caractère même de l'âme esclave. Ame d'artisan, âme manuelle pour ainsi dire.- Mais on nous chante une vieille chanson! s'écrie Las Casas. De tout temps les envahisseurs, pour se justifier de leur mainmise, ont déclaré les peuples conquis indolents, dépourvus, mais très capables d'imiter ! César racontait la même chose des Gaulois qu'il asservissait ! Ils montraient, disait-il, une étonnante habileté pour copier les techniques romaines ! Nous ne pouvons pas retenir ici cet argument ! César s'aveuglait volontairement sur la vie véritable des peuples de la Gaule, sur leurs coutumes, leurs langages, leurs croyances et même leurs outils ! Il ne voulait pas, et par conséquent ne pouvait pas voir tout ce que cette vie offrait d'original. Et nous faisons de même : nous ne voyons que ce qu'ils imitent de nous ! Le reste, nous l'effaçons, nous le détruisons à jamais, pour dire ensuite : ça n'a pas existé !(…) .- Sauf quand il s'agit d'esclaves-nés, dit le philosophe. Car on voit bien que les Indiens ont voulu presque aussitôt acquérir nos armes et nos vêtements.(…) Sépulvéda prend une liasse de feuillets et commence une lecture faite à voix plate, comme un compte rendu précis, indiscutable :- Ils ignorent l'usage du métal, des armes à feu et de la roue. Ils portent leurs fardeaux sur le dos, comme des bêtes, pendant de longs parcours. Leur nourriture est détestable, semblable à celle des animaux. Ils se peignent grossièrement le corps et adorent des idoles affreuses. Je ne reviens pas sur les sacrifices humains, qui sont la marque la plus haïssable, et la plus offensante à Dieu, de leur état.(…)- J'ajoute qu'on les décrit stupides comme nos enfants ou nos idiots. Ils changent très fréquemment de femmes, ce qui est un signe très vrai de sauvagerie. Ils ignorent de toute évidence la noblesse et l'élévation du beau sacrement du mariage. Ils sont timides et lâches à la guerre. Ils ignorent aussi la nature de l'argent et n'ont aucune idée de la valeur respective des choses. Par exemple, ils échangeaient contre de l'or le verre cassé des barils.- Eh bien ? s'écrie Las Casas. Parce qu'ils n'adorent pas l'or et l'argent au point de leur sacrifier corps et âme, est-ce une raison pour les traiter de bêtes ? N'est-ce pas plutôt le contraire ?- Vous déviez ma pensée, répond le philosophe.- Et pourquoi jugez-vous leur nourriture détestable ? Y avez-vous goûté ? N'est-ce pas plutôt à eux de dire ce qui leur semble bon ou moins bon ? Parce qu'une nourriture est différente de la nôtre, doit-on la trouver répugnante ?- Ils mangent des oeufs de fourmi, des tripes d'oiseau...- Nous mangeons des tripes de porc! Et des escargots !(…)- Frère Bartolomé, dit le légat, vous aurez de nouveau la parole, aussi longtemps que vous voudrez. Rien ne sera laissé dans l'ombre, je vous l'assure. Mais pour le moment, restez silencieux.Le dominicain, qui paraît fatigué, se rassied. Le cardinal s'adresse au philosophe :- Selon vous, la possession et l'usage des armes à feu seraient une preuve de la protection divine ?- Une preuve très évidente.- Cependant, les Maures possèdent des armes à feu et s'en servent très bien contre nous.- Ils les ont copiées sur les nôtres.(….) Et si d'aventure, comme le suggère le comte Pittaluga, l'intervention divine ne s'est pas clairement montrée dans l'invention elle-même (qui s'étala sur des siècles, à ce qu'on raconte), à coup sûr elle se manifesta en privant les Indiens, jusqu'à leur conquête, de ce type d'armes. Ainsi la pauvreté de leur équipement militaire montre non seulement l'archaïsme de leur technique, mais que Dieu les priva de toute vraie défense.Le légat, mettant à part cette question, revient à Sépulvéda :- Autre chose : vous rapportez les sacrifices sanglants qu'ils faisaient à leurs dieux.- Des dieux cruels, horribles, à l'image même de ce peuple.
La controverse de Valladolid Jean-Claude Carrière :Chapitre 7 : La scène théâtrale entre Las Casas et Sépulvéda.
Objectifs :
Étudier l'argumentation : convaincre, persuader et délibérer.
Étudier le dialogue dans sa visée délibérative, son rôle dans l'éclaircissement des enjeux et la prise de position.
Cette analyse a été faite avec les élèves Français et leur enseignant à l'occasion de la période de scolarisation temporaire des élèves français à Livorno .
On a également fait un devoir commun:
DEVOIR COMMUN
Rechercher ce qu’étaient les Dominicains
Rechercher le titre de l’ouvrage de César qui traite des Gaulois
Rechercher ce que c’est qu’un LEGAT et qui étaient les MAURES
retrouver les valeurs au nom desquelles Sépulvéda argumente et qu’ une grande partie de son auditoire partage .
· quels sont les arguments de Las Casas ?
· POUR ALLER PLUS LOIN :sous quelle forme à cette époque là l’Eglise Catholique faisait elle ce que l’on peut appeler des « SACRIFICES »
· Jean-Claude Carrière : La Controverse de Valladolid : Chapitre 7 : La scène théâtrale entre Las Casas et Sépulvéda
Texte :
Après quoi il affirme avec la même fermeté :- Oui, Eminence, les habitants du Nouveau Monde sont des esclaves par nature. En tout point conformes à la description d'Aristote.- Cette affirmation demande des preuves, dit doucement le prélat.Sépulvéda n'en disconvient pas. D'ailleurs, sachant cette question inévitable, il a préparé tout un dossier. Il en saisit le premier feuillet.- D'abord, dit-il, les premiers qui ont été découverts se sont montrés incapables de toute initiative, de toute invention. En revanche, on les voyait habiles à copier les gestes et les attitudes des Espagnols, leurs supérieurs. Pour faire quelque chose, il leur suffisait de regarder un autre l'accomplir. Cette tendance à copier, qui s'accompagne d'ailleurs d'une réelle ingéniosité dans l'imitation, est le caractère même de l'âme esclave. Ame d'artisan, âme manuelle pour ainsi dire.- Mais on nous chante une vieille chanson! s'écrie Las Casas. De tout temps les envahisseurs, pour se justifier de leur mainmise, ont déclaré les peuples conquis indolents, dépourvus, mais très capables d'imiter ! César racontait la même chose des Gaulois qu'il asservissait ! Ils montraient, disait-il, une étonnante habileté pour copier les techniques romaines ! Nous ne pouvons pas retenir ici cet argument ! César s'aveuglait volontairement sur la vie véritable des peuples de la Gaule, sur leurs coutumes, leurs langages, leurs croyances et même leurs outils ! Il ne voulait pas, et par conséquent ne pouvait pas voir tout ce que cette vie offrait d'original. Et nous faisons de même : nous ne voyons que ce qu'ils imitent de nous ! Le reste, nous l'effaçons, nous le détruisons à jamais, pour dire ensuite : ça n'a pas existé !(…) .- Sauf quand il s'agit d'esclaves-nés, dit le philosophe. Car on voit bien que les Indiens ont voulu presque aussitôt acquérir nos armes et nos vêtements.(…) Sépulvéda prend une liasse de feuillets et commence une lecture faite à voix plate, comme un compte rendu précis, indiscutable :- Ils ignorent l'usage du métal, des armes à feu et de la roue. Ils portent leurs fardeaux sur le dos, comme des bêtes, pendant de longs parcours. Leur nourriture est détestable, semblable à celle des animaux. Ils se peignent grossièrement le corps et adorent des idoles affreuses. Je ne reviens pas sur les sacrifices humains, qui sont la marque la plus haïssable, et la plus offensante à Dieu, de leur état.(…)- J'ajoute qu'on les décrit stupides comme nos enfants ou nos idiots. Ils changent très fréquemment de femmes, ce qui est un signe très vrai de sauvagerie. Ils ignorent de toute évidence la noblesse et l'élévation du beau sacrement du mariage. Ils sont timides et lâches à la guerre. Ils ignorent aussi la nature de l'argent et n'ont aucune idée de la valeur respective des choses. Par exemple, ils échangeaient contre de l'or le verre cassé des barils.- Eh bien ? s'écrie Las Casas. Parce qu'ils n'adorent pas l'or et l'argent au point de leur sacrifier corps et âme, est-ce une raison pour les traiter de bêtes ? N'est-ce pas plutôt le contraire ?- Vous déviez ma pensée, répond le philosophe.- Et pourquoi jugez-vous leur nourriture détestable ? Y avez-vous goûté ? N'est-ce pas plutôt à eux de dire ce qui leur semble bon ou moins bon ? Parce qu'une nourriture est différente de la nôtre, doit-on la trouver répugnante ?- Ils mangent des oeufs de fourmi, des tripes d'oiseau...- Nous mangeons des tripes de porc! Et des escargots !(…)- Frère Bartolomé, dit le légat, vous aurez de nouveau la parole, aussi longtemps que vous voudrez. Rien ne sera laissé dans l'ombre, je vous l'assure. Mais pour le moment, restez silencieux.Le dominicain, qui paraît fatigué, se rassied. Le cardinal s'adresse au philosophe :- Selon vous, la possession et l'usage des armes à feu seraient une preuve de la protection divine ?- Une preuve très évidente.- Cependant, les Maures possèdent des armes à feu et s'en servent très bien contre nous.- Ils les ont copiées sur les nôtres.(….) Et si d'aventure, comme le suggère le comte Pittaluga, l'intervention divine ne s'est pas clairement montrée dans l'invention elle-même (qui s'étala sur des siècles, à ce qu'on raconte), à coup sûr elle se manifesta en privant les Indiens, jusqu'à leur conquête, de ce type d'armes. Ainsi la pauvreté de leur équipement militaire montre non seulement l'archaïsme de leur technique, mais que Dieu les priva de toute vraie défense.Le légat, mettant à part cette question, revient à Sépulvéda :- Autre chose : vous rapportez les sacrifices sanglants qu'ils faisaient à leurs dieux.- Des dieux cruels, horribles, à l'image même de ce peuple.
venerdì 25 aprile 2008
Ismael Lo " La femme sans haine"
Dans cette chanson, les "barbares" de l'Occident ont "volé" une femme à son aimé: un changement de perspectives...
La peur d'un homme de ne plus rien pouvoir contre " ceux qu'il n'a pas su combattre avec les armes" et que maintenant il ne peut plus arreter avec ses pleurs..
Une chanson qui nous a fait beaucoup penser...
venerdì 15 febbraio 2008
Hocus Pocus Magik Malik-Quitte A T'aimer
voici une chanson qui a une résonance particulière...le texte est très beau. L'artiste s'appelle Hocus Pocus et ce morceau s'intitule "Quitte à t'aimer". Outre la ré-appropriation de la ballade de Cesaria Evora, il y a aussi un accompagnement musical de Magik Malik.Lydia
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